En dessous de l'aube
Expiration d’un passé au cœur mélancolique,
La venaison des fleurs obscures, distillant aux remords l’abîme,
se propage en confluant brutal d’un fleuve devenu de mon sang.
Mon cœur pleure pour tout le mal de l’humanité,
des larmes implacables et sinistres.
Certaines nuits je me souviens,
comme cherchant à reconstituer les morceaux d’une image mise en pièce,
d’un pays de forêts bordé de falaises,
de monts escarpés où chantent les âmes des loups.
Il est parcouru de routes grossières à la terre vivante,
qui découpent les bois en chenaux isolés s’enfonçant dans l’ombre de l’horizon.
C’est une contrée de légendes visitée d’esprits anciens.
Il est question de mon pays,
natif et aérien,
la patrie qui traverse la mort,
et accueille les isolés.
Je pourrai en rêver encore,
revenir ensommeillé et vouloir deviner ses mystères, en vain,
m’épandre sur le sol, saoulé de drogues et secoué de silence,
là bas, sur cette terre qui me réclame.
Ainsi attendre que la froide morsure d’une créature dissimulée au jour
parvienne enfin à m’emporter et m’apprenne à me nourrir loin de l’aube.
HXXX©2007